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Tête à Tête avec Greg Moulis !

Retrouver la Fougère en qualité d’entraîneur c’est une proposition qui a dû te surprendre et en même temps t’intéresser !

Il est vrai qu’étant arrivé en cours de saison à Hagetmau, je ne cherchais pas spécialement à quitter ce club dans lequel j’ai lié des attaches avec un groupe qui n’avait pas donné la plénitude de son potentiel. Cependant, lorsque s’est présenté la possibilité de revenir à Tyrosse autour du projet construit par Stéphane et François, cela m’a paru un challenge intéressant à relever. Mon activité professionnelle et le temps que j’y consacre m’ont fait hésiter, mais la passion a vite repris le dessus et j’ai donné rapidement mon accord.

Après Romain MAREUIL, encore un talonneur en charge des avants : c’est le poste où il faut obligatoirement jouer pour coacher les « gros » ?

Pas obligatoirement, mais en effet, on retrouve à tout niveau beaucoup de talonneurs prenant cette responsabilité. Le poste de talonneur fait partie de l’épine dorsale d’une équipe et bien qu’il existe plusieurs profils, le « talon » se doit d’avoir un certain leadership et une réflexion sur le jeu. C’est ainsi qu’entraîner est une suite logique pour nombre de talonneurs… On pourrait en dire autant des postes de la charnière.

Tu aimes faire référence à tes racines gersoises et aux valeurs qui s’y rattachent. Tu ne vas pas être dépaysé cette saison avec les trois clubs de la poule dont un, qui forcément te tient à cœur ?

Je dirai même qu’en tant qu’ancien joueur du « feu » comité Armagnac-Bigorre, je ne vais pas découvrir beaucoup de nouveaux stades… Effectivement, l’un se détache. Le LSC est mon club de formation. J’y suis « né ». J’y ai grandi et évolué de l’école de rugby à l’équipe première. C’est une seconde famille pour moi. Mais pour autant, je saurai bien faire la part des choses le jour J ! J’aurai un petit avantage ce jour-là, je connais très bien la maison…

Pour revenir sur mes racines gersoises, j’en suis fier mais elles sont très proches des racines landaises ! C’est pour cela que je me sens bien ici !

Pour des raisons professionnelles tu avais quitté la maison « rouge et bleue » voici quelques années. Comment as-tu été accueilli, toi qui a joué avec les plus anciens, maintenant que tu es de l’autre côté de la main courante ?

Très bien accueilli, si bien qu’il m’a semblé que j’avais quitté le club hier…

Blague à part, j’ai retrouvé un groupe très investi avec l’envie de bien préparer la saison et d’en découdre très vite, après cette période d’abstinence liée à la Covid. J’ai retrouvé au sein de ce groupe les valeurs qui me sont essentielles telles que l’humilité, la solidarité et l’ambition. Des valeurs simples mais qui sont la base de la construction d’un groupe qui veut réussir.

Après ces longues semaines d’entraînement et les matchs de préparation, quel état des lieux fais-tu de l’effectif qui en réalité n’a pas connu de grand chamboulement ?

Le groupe est en effet resté très stable. Cela témoigne d’un attachement des joueurs au club et une croyance forte au projet sportif proposé. On ne va pas se cacher qu’avec François, on a tenté de gagner en profondeur et de préparer l’avenir sur certains postes spécifiques. Mais la Présidence a eu un discours clair dans cette situation économique très incertaine pour nos partenaires et par conséquence pour le club. La priorité est de récompenser le groupe actuel qui a très tôt répondu favorablement pour poursuivre l’aventure tyrossaise. Ce choix me semble logique et participe à la fondation d’un état d’esprit club qui est essentiel dans une société de plus en plus individualiste.

On a pu néanmoins bénéficier de quelques joueurs supplémentaires, à profil jeune avec un réel potentiel. La stabilité du groupe a permis de les intégrer rapidement et de gagner beaucoup de temps dans la préparation. Mais notre principal recrutement reste le vivier du club où pour ma part, je m’étonne presque à chaque entraînement du potentiel et de la maturité de certains. C’est la preuve concrète du travail fait en amont dans le club. En commençant par l’école de rugby. Quand je vois les difficultés de certains clubs en terme de nombre de licenciés et/ou de compétences d’éducateurs, il faut réellement mesurer la « chance » pour Tyrosse d’avoir cette base et ne pas oublier de leur donner les moyens de poursuivre leur travail pour construire l’équipe de l’UST de demain… Cela me semble fondamental !

Chaque entraîneur a des idées personnelles ou des points sur lesquels il aime mettre l’accent, surtout quand il n’y a encore pas si longtemps, il était sur le pré. Aucune crainte avec l’idée de jeu voulue avec l’ensemble du staff ?

Absolument pas de crainte. Je la partage entièrement. Proposer un projet restrictif fait de mauls portés, de petits tas et de jeu à une passe satisfera difficilement les joueurs, les supporters et l’ensemble de notre environnement. Cela n’est pas notre philosophie. Nous recherchons à ce que les joueurs prennent des initiatives. Qu’ils jouent beaucoup plus debout. Prônant la continuité de jeu par la passe en se déplaçant avec des courses efficientes et en cherchant à trouver l’espace libre. C’est exigeant en terme physique, technique et stratégique. Mais le plaisir collectif passera par-là. On en reste persuadé. C’est aussi cette idée de jeu qui doit nous permettre d’être efficace et régulier,…Pour gagner bien sûr !

Une nuance, nous ne sommes pas naïfs non plus ! On sait très bien qu’il faut être à l’aise avec toutes les formes de jeu. S’adapter aux conditions météo, à l’état du groupe, à l’adversaire … La défense reste également un secteur clé, symbolique de l’état d’esprit d’un groupe.

En ouverture face à Auch, on a enregistré quelques grains de sable dans les rouages, cependant la victoire a été au rendez-vous. Les supporters étaient-ils trop optimistes face à un promu ou les joueurs étaient-ils obnubilés par le spectre de la défaite comme les saisons précédentes ?

Auch est clairement un faux promu, c’est un amalgame entre une jeune génération « Crabos » de qualité accompagnée par des joueurs ayant connu les heures de gloire du FCAG. Pour bien les connaître, je les craignais dans leur capacité à mettre du rythme avec une ligne de ¾ très performante. Je constate que l’on n’a pas été franchi sur notre premier rideau et ça, c’est déjà important ! Au final, nous faisons une première mi-temps efficace. Alternant bien les formes de jeu.

On se plante complètement par contre sur la reprise de la 2ème mi-temps où au lieu de les mettre sous pression et plier le match en supériorité numérique, nous baissons en intensité et faisons preuve d’une forte indiscipline. Conclusion, on les remet dans le match à coups de pénalités et nous passons en mode « on peut le perdre » et le spectre des débuts de saisons précédentes resurgit !

Nous avons pris le temps de bien débriefer ce match en vidéo pour bien démontrer comment on a perdu le fil conducteur stratégique de ce match.

 

Je ne suis pas très croyant ou superstitieux ! Je crois en revanche beaucoup au travail et je reste persuadé que si l’on maintient la qualité de nos entraînements, le groupe évoluera dans le bon sens. Sa marge de progression reste importante.

Ce que l’on peut se souhaiter, c’est tout d’abord du plaisir entre nous, mais surtout du plaisir partagé avec l’ensemble du club et des supporters. On se retrouvera plus facilement dans la victoire donc on va s’en souhaiter le maximum pour que l’UST retrouve son rang, Soit crainte à nouveau et que la Fougère soit une place imprenable…

On se doit de retrouver de l’ambition sportive et de viser toujours plus haut !

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