SUD-OUEST : à Bagnères, Tyrosse « attend le match référence »

Pour jouer au niveau des premiers de classe, Tyrosse devra s’affirmer aussi hors de ses terres. Pour le coach Grégory Moulis, l’escapade en terre pyrénéenne ce dimanche s’inscrit en premier cap à franchir

Malgré une première saison tronquée pour son retour sous le blason de la Fougère, le préparateur du pack, Grégory Moulis, pas plus que François Gelez d’ailleurs, n’a pour autant perdu le contact avec ses troupes. « En fait on a continué à s’entraîner tant que l’espoir d’une éventuelle reprise subsistait. Et surtout, on a repris très tôt, à la mi-mai, pour entretenir la flamme. Mais je pense qu’on a été une des rares enseignes à conserver une vraie vie de club. »

Une formule qui aura sans nul doute favorisé le retour dans le grand bain du championnat, en dépit de la double annulation des oppositions amicales face à Arcachon. Un manquement girondin peu goûté par le Gersois d’origine, estimant la mise en phase de ce fait un peu bancale. « Avec une seule sortie devant Floirac, on n’a pas pu enchaîner au niveau de la préparation et sur la gestion physique au fil d’un match. Ça s’est ressenti à Peyrehorade, où la baisse de rythme a été flagrante après 50 bonnes premières minutes. »

Le moment de se placer

L’associé de François Gelez admet néanmoins que le manque de maîtrise sur la fin de rencontre engendra un brin de frustration qui n’aurait pas eu lieu d’être. Un sentiment encore exacerbé à Anglet, où Semisens se marchait allègrement sur les lacets, dans le déroulé d’une opposition largement à sa portée (défaite 16-9). “Il y a eu un cumul de déchet individuel ou collectif, une somme de tout. Si on veut grandir, il nous faudra proposer beaucoup plus en termes de production. » Rageant à l’évidence, car un succès dans l’épicentre du BAB aurait constitué une plus-value certaine.

Il restait donc à mater Nafarroa pour se mettre du baume au cœur. Ce qui fut fait au-delà des espérances (68-7). ” Ils n’étaient pas venus avec des ambitions démesurées, mais on a su se faciliter la tâche et remettre les pendules à l’heure pour se faire du bien à la tête. » Un festival rassurant certes, mais loin encore de la copie type espérée par l’encadrement rouge et bleu.

« On attend vraiment le match référence, celui qui peut nous installer sur le haut de tableau. Ce serait bien si ça se décantait sur ce deuxième bloc stratégiquement très important (déplacements en Bigorre et à Oloron ; réceptions de Fleurance et Lombez). L’idée de lancer idéalement cette série à Bagnères n’échappe donc pas à la théorie de l’ancien ratisseur de service.

Un adversaire « en rébellion »

Au vu de leurs déboires actuels, les hôtes de ce dimanche ne seront pas à prendre avec des pincettes. « On sait à quoi s’attendre. On va tomber sur une équipe en rébellion, qui va se recentrer sur les choses simples, autour du combat. On a préparé le groupe en ce sens, de manière à se montrer à la hauteur sur le front de l’engagement. On a conscience que l’on doit grappiller des points à l’extérieur pour affirmer nos ambitions. Et si c’est sur un terrain réputé difficile, c’est autant de pris sur nos adversaires directs. C’est là que se fera la différence à l’heure des bilans. »

Côté UST, histoire de se forger le moral, le gros de la troupe pourra se remémorer un fort estimable succès (22-15) sur l’herbe de Marcel-Cazenave, en novembre 2018, avant de se manger la feuille de match au retour et par là même, les derniers espoirs de phases finales. Un des majeurs paradoxes de la seule saison achevée en eau de boudin et vierge de qualification.

L’an passé à pareille époque, juste avant que le livre ne se referme sur le quatrième chapitre, Semisens avait fait étalage face à ces mêmes Bigourdans de sa forme du moment (29-15). Des indices forcément dévalués aujourd’hui, à l’heure où beaucoup sont repartis sinon dans l’inconnu, du moins avec des questions restées un an sans réponse.

Bagnères (11e/2pts) /Tyrosse (2e/10pts), dimanche 15 h 15 à Bagnères-de-Bigorre (stade Marcel-Cazenave).

Jean-Marc Darribat