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Tête à tête : Clément BALDY-MARTIN

TYROSSE a rarement l’habitude d’enregistrer des arrivées de joueurs de clubs lointains (quoique cette saison ce n’est pas le cas). Alors comment pose-t-on ses valises dans ce coin des Landes ?

Ma compagne et moi-même avions décidé de poser nos valises ici, car c’est une région que nous aimons particulièrement. J’y viens passer des vacances régulièrement depuis ma petite enfance. Mon oncle et ma tante y habitent, et mes parents y ont acheté une maison.

Franchement il faut rencontrer de sacrés avocats qui savent plaider la cause de l’UST ?

Pas du tout, le seul club que j’ai contacté, c’est l’UST, dont la réputation correspond à mon caractère .Et puis il a un passé historique et des valeurs que je j’apprécie.

C’est sûr en revanche que si l’on souhaite y être professionnel le meilleur avocat ne suffit pas.Mais c’est ce qui fait que l’UST est l’UST! Par contre le club m’a accompagné dans ma reconversion professionnelle.

Lorsqu’on consulte ton parcours on constate que tu as évolué sous divers maillots. Ce sont les aléas de la vie qui en décident ainsi ?

Un peu oui. J’ai passé trois ans au centre de formation de l’ASM où je me suis régalé, puis à 21 ans direction Carcassonne durant deux saisons mais peu de temps de jeu. Désirant jouer et acquérir de l’expérience, j’opte pour la Fédérale 1. Je retourne habiter à Clermont-Ferrand et signe à Montluçon qui à l’époque est l’antichambre de l’ASM où j’y retrouve neuf anciens co-équipiers du centre de formation. Mai trois années plus tard le club dépose le bilan. Epoque fort compliquée car je sortais de ma deuxième opération des croisés. Je parviens à rejoindre Valence d’Agen puis Rodez durant deux saisons, où la fin de mon contrat correspond avec la disparition du club.

Cela a été l’élément déclencheur pour venir dans les Landes.

MONTLUCON et RODEZ ont disparu des écrans en Fédérale 1 : est-ce dire que le professionnalisme pur et dur est difficilement viable à ce niveau ?

Oui on peut le dire. Le cœur du problème reste le même à savoir les finances. Dans les deux cas le non-respect des engagements financiers d’un ou plusieurs partenaires a été fatal, car leur part était trop importante. Des clubs n’ayant pas prévu une marge de sécurité et emportés par des ambitions un peu utopiques en matière de recrutement tombent alors dans une spirale de chute dramatique.

Tu viens de fêter tes 30 ans : quand tu regardes dans le rétroviseur, quelle orientation différente donnerais-tu à ta carrière ?

Ce que je retiens est d’avoir passé de très belles années à la fois sur le plan sportif et humain. Mes meilleurs amis en dehors de ceux de l’enfance sont des anciens coéquipiers.

Alors c’est vrai je n’oublie pas les coups durs et les blessures importantes (fracture de la malléole, opérations des deux genoux, problème aux reins) mais cela fait partie des aléas d’une carrière.

 Alors je ne changerais rien en réalité. Si mon parcours n’a pas été celui espéré aujourd’hui je suis heureux de pouvoir construire la suite de ma vie ici.

Partout où tu as chaussé les crampons tu as assumé un rôle de buteur. Le devient-on à force de travail, ou bien il existe des prédispositions à la base ?

J’ai joué au foot jusqu’à l’âge de 15 ans pour rester avec mes copains. Cela réveille peut-être des prédispositions.

Ensuite à l’ASM j’ai connu Alex KING, doublure de Johnny WILKINSON en tant que coach spécifique pour les buteurs. Il nous faisait énormément travailler dans les détails, et c’était vraiment top !

Cette saison le club est riche en réalisateurs, et paradoxalement tu as toujours eu à tenter les tirs importants : qu’est-ce qui se passe dans le tête à ces moments-là ?

C’est vrai et d’ailleurs je n’ai pas le souvenir d’avoir évolué dans une équipe où il y avait autant de bons buteurs.

Dans ces moments-là, le but est de reproduire les mêmes gestes que d’habitude avec une routine ou un cérémonial selon d’autres qui permet de se concentrer au maximum sur le tir au but, qu’il reste une minute ou quatre-vingt à jouer au chronomètre, normalement ce doit être la même chose.

A trois journées de la fin des phases de poule, rien n’est encore définitivement figé. Quel est l’état d’esprit du groupe pour ce sprint final ?

L’état d’esprit demeure identique depuis le début de la saison à savoir essayer de donner le maximum sur le terrain et remporter les matchs week-end après week-end.

C’est la constance qui nous permettra de décrocher une qualification espérée et désirée par tous.

Questions et propos recueillis par Jean-Jacques LECOUONA

 

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